Comme promis Anthéa, voilà le BG de Narysla et de son petit frère Aguizal. Bonne lecture! 
Narysla Enelya et Aguizal Valandil Kelemar
La famille Kelemar fait partie de la haute noblesse de Lune d’Argent et en est fière. Sa lignée remonte à bien avant la scission entre les Bien-Nés et les Kaldorei, il y a près de 13’500 ans.
Entre les guerres et les attaques de la Légion, certaines branches de la famille se sont éteintes, mais ses membres les plus éminents restent sans doute les deux frères vivant actuellement dans les Royaumes de l’Est. L’un est ambassadeur auprès de la Horde et l’autre siège au Conseil de Quel’Thalas, en compagnie du Seigneur Lor’themar Teron, l’actuel régent. Ce dernier rencontra un beau jour la charmante Mylatha, qui lui donna deux enfants: Narysla et Aguizal, 54 ans plus tard. Elle mourut quelques années après la naissance du cadet, emportée par de fortes fièvres.
Après une enfance heureuse et un enseignement prodigué par toute une armada de grands érudits, il leur fallut décider de leur avenir. L’aînée, éprise de justice et volontaire, trouva rapidement sa voie et entra à l’école militaire. Son frère, bien plus insouciant, profita de son statut et de la fortune familiale pour s’adonner à toutes sortes de folies, participant même à des orgies organisées par certains de ses amis, ce qui n’était pas du goût de son géniteur qui l’enferma dans sa chambre après lui avoir vertement fait la morale lorsqu’il rentra d’une soirée trop arrosée. Le temps passa; il finit par calmer sa rage et se prit d’affection pour l’une de ses servantes, Aurialyne, avec qui il passait de tendres moments.
Il profita d’une réception organisée par son père et de la cohue qui régnait dans la demeure pour prendre la poudre d’escampette, aidé par Aurialyne qui lui avait ouvert la porte. Ils convinrent d’un lieu de rendez-vous le lendemain dans les montagnes surplombant la mer et ils se séparèrent. La jeune elfe s’éclipsait le plus souvent possible pour aller rejoindre son amant, lui apportant ce dont il avait besoin. Ils se fiancèrent en secret quelques jours plus tard et elle promit qu’elle quitterait son emploi pour aller vivre avec lui loin de là.
Son manège avait cependant attiré l’attention de la gouvernante qui en informa son maître. Ce dernier envoya un espion pour la suivre et lui rendre compte de la situation. Il revint peu de temps après avec un rapport complet sur le lieu où vivait Aguizal et Solmeron dépêcha en pleine nuit quelques gardes pour ramener son fils. Ils le trouvèrent sans problème, dormant au fond d’une petite caverne. Le jeune elfe s’éveilla en sursaut et tenta en vain de se défendre mais fut rapidement submergé par le nombre et l’expérience des hommes d’arme de son père. Il n’eût pas d’autre choix que se rendre et les suivre.
Il fut livré à son père qui attendait dans le grand salon, visiblement irrité par la conduite de débauché et de lâche de son cadet. Une terrible dispute éclata entre eux et le patriarche prévint Aguizal qu’à la prochaine incartade, il serait déshérité et banni de Lune d’Argent. Cette menace ne retint pas le jeune elfe de tenir tête à son père et de l’insulter. Solmeron, poussé à bout par l’outrecuidance de son fils, dégaina son épée et l’abattit sur lui, plus pour l’impressionner que lui faire véritablement du mal. Voulant esquiver le coup, Aguizal se prit maladroitement les pieds dans le tapis épais et volta sans le vouloir, offrant son dos à la lame qui dessina un sillon de son épaule gauche à sa hanche droite. Il poussa un hurlement avant de s’écrouler au sol, se tordant de douleur. Le patriarche, s’en voulant d’abord de n’avoir pas arrêté son bras, se dit finalement que cela lui servirait de leçon. Il interdit à sa maisonnée, accourue en entendant les cris, de le secourir avant le matin, afin qu’il mesure la portée de ses actes.
Aguizal, après avoir passé deux interminables heures à souffrir, finit par sombrer dans l’inconscience. Il fut porté dans son lit au matin par les femmes de chambre qui firent mander un médecin. Ce dernier, devant se rendre au front dans la journée, n’eut guère le temps de faire des miracles et le soigna dans l’urgence, puis donna des instructions aux domestiques pour leur permettre de poursuivre le travail. Ils firent de leur mieux, mais aucun d’eux ne connaissant l’art de la reconstruction des chairs, il en garda une vilaine cicatrice.
Pendant ce temps, Narysla ne cessait de grimper dans la hiérarchie militaire et faisait la fierté de sa famille. Au terme de sa formation, elle fut promue lieutenant de la Garde Sang et s’occupa de maintenir l’ordre dans la ville, avec un beau succès. Elle passait le plus clair de son temps à arpenter les rues et pris un bureau particulier en-dehors de la caserne pour y trouver un peu de calme. Les frasques de son frère étaient parvenues à ses oreilles mais, l’ayant toujours jugé incapable, elle ne s’en étonna pas et se fit la réflexion que son père avait bien agi.
Aguizal fut à nouveau consigné dans sa chambre pour un temps indéterminé. Aurialyne vint lui rendre visite en cachette et l’aida quand il fut guérit à s’échapper par la haute fenêtre, à l’aide d’une longue corde et d’un grappin dissimulés dans le linge de lit propre qu’elle avait emmené dans ses appartements. Il emporta quelques affaires et ses économies, puis fila au beau milieu de la nuit, se faisant aussi discret que possible.
Il se cachait dans les collines depuis trois jours lorsqu’il sentit le sol trembler et entendit bientôt un vacarme assourdissant, tel un énorme roulement de tonnerre, qui progressait en direction de Lune-d’Argent. Il approcha précautionneusement d’un point de vue abrité et frissonna lorsqu’il vit les troupes de la Légion Ardente déferler dans la plaine. Une longue et formidable bataille s’ensuivit et les assaillants furent finalement repoussés. La bravoure de Narysla lors de ce conflit fut récompensée par une médaille du mérite et elle fut promue au grade de capitaine. La ville était désormais séparée en deux, une crevasse où plus rien ne pousserait jamais la traversant du nord au sud.
Aguizal était resté caché dans son coin, attendant en vain sa promise. Convaincu qu’elle ne viendrait plus, il erra seul dans les bois entourant la cité, survivant tant bien que mal. Evitant la milice, il entrait parfois en ville pour vendre les peaux des bêtes qu’il chassait et chaparder quelques vêtements ou couvertures lorsqu’il faisait froid. C’est lors de l’une de ses visites qu’il apprit qu’Aurialyne avait périt durant le conflit, alors qu’elle tentait le rejoindre.
Sa sœur prenait son travail très à cœur et n’hésitait pas à signaler à ses supérieurs les failles dans leurs plans de bataille et leur suggérer les moyens d’améliorer les conditions de vie difficiles des soldats. Elle se fit ainsi quelques ennemis au sein des hauts gradés, mais cela ne semblait pas l’arrêter. Son père dût parfois faire appel à ses relations pour arrondir les angles, évidemment sans le lui révéler.
Ainsi se déroula la vie des deux elfes jusqu’à ce jour…
